Lucía Pastor Sánchez, élève en Soins Infirmiers au CEU d’Elche, collabore depuis plusieurs années avec l’association Conciénciate, qui aide les personnes les plus vulnérables

Collecte d’aliments dans les supermarchés, ateliers de formation pour personnes sans abri ou accueil nocturne de personnes sans abri : quelques-unes des fonctions qu’assurent solidairement les élèves du CEU d’Elche avec l’association Conciénciate. Il s’agit d’un programme de volontariat solidaire afin d’aider différents secteurs vulnérables dans la province d’Alicante. Lucía Pastor Sánchez, étudiante en deuxième année de Soins Infirmiers, est une de ces élèves qui « vole » du temps à ses études pour le consacrer aux personnes dans le besoin.

Tout d’abord, pourquoi avez-vous décidé de collaborer avec ce projet, connaissant les difficultés ajoutées par la crise sanitaire de la pandémie ?

Je collabore depuis plusieurs années avec CONCIÉNCIATE, depuis mon année de première. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de les rejoindre, après avoir assisté à une conférence dans mon lycée sur le volontariat et les activités de cette association. J’étais déjà volontaire dans l’ONG de mon lycée, mais j’ai décidé de les rejoindre pour participer à d’autres activités, au-delà du mois solidaire de mon lycée. J’ai collaboré avec la fondation Un Abrazo de Luz, où j’allais tous les vendredis après-midi, de 16 h 00 à 19 h 00. J’étais avec des enfants en risque d’exclusion sociale et je les aidais à faire leurs devoirs, à étudier, à lire, et une fois leurs devoirs terminés, je jouais avec eux. J’ai également participé à la journée du volontariat, avec des pensionnaires de la maison de retraite San José, des enfants de la fondation Un Abrazo de Luz et des personnes atteintes d’autisme à l’association AITEAL. Nous faisions des ateliers de peinture, des ateliers de formation avec DYA, et nous lisions un manifeste pour la journée du volontariat avec le maire d’Elche et le président de CONCIÉNCIATE.

Qu’est-ce qui vous a le plus impressionnée ou frappée lors de cette expérience ?

Sans aucun doute, ce qui m’a le plus frappée est qu’à peine arrivée, les enfants m’accueillaient à bras ouverts, et dès qu’ils prenaient un peu confiance, ils m’appelaient « maîtresse ». Le fait qu’un enfant que je ne connaissais pas s’attache à moi et m’appelle « maîtresse » m’a beaucoup touchée. C’est là que je me suis rendu compte que tous les enfants ont besoin d’amour et d’affection, et qu’ils n’en ont malheureusement pas tous chez eux.

L’année suivante, je me suis de nouveau inscrite comme volontaire pour la collecte d’aliments et certaines activités occasionnelles. J’étais en terminale et je n’avais plus autant le temps d’aller à Un Abrazo de Luz que l’année précédente. Cependant, j’ai été surprise de voir que les gens au supermarché, qui me connaissaient car nous nous étions déjà vus, changeaient d’attitude. Ils ne me regardaient pas dans les yeux et m’ignoraient. Ils me disaient même « Non, j’ai déjà donné la semaine dernière », mais nous avons besoin de nourriture tous les jours, car on mange tous les jours.

Pourquoi pensez-vous que ce travail de volontariat solidaire est important ?

En fait, ce n’est pas parce que l’on se sent bien pour le travail effectué, mais parce que l’on a aidé des personnes qui en avaient besoin, ce qui a sûrement contribué à rendre leur journée un peu meilleure.

Une expérience nécessaire et utile

Que vous a apporté cette expérience à titre personnel ?

Cette expérience comme volontaire, depuis que je participe à différentes activités et dans différentes structures, a radicalement modifié ma façon de penser. Ce qui semblait ne pas avoir d’importance pour moi était en réalité fondamental pour la personne que j’aidais. C’est ce qui m’a fait penser différemment.

Vous le recommanderiez à d’autres étudiants ?

Oui, c’est une expérience très belle et inoubliable.

Vous pensez recommencer l’expérience ?

Oui, je vais recommencer, je ne regrette absolument rien de ces années en tant que volontaire. J’aurais voulu m’inscrire à davantage d’activités, mais j’ai cours l’après-midi, et la plupart des activités ont lieu l’après-midi, les horaires sont incompatibles.

Pensez-vous que la société réalise, en général, l’importance du volontariat des jeunes ? Ne pensez-vous pas que la perception que certains ont de vous est que vous avez « la tête à autre chose » et que vous ne vous impliquez pas pour aider les autres ?

Oui, je crois que les adultes apprécient beaucoup ce que nous apportons de positif à la société. Ils apprécient surtout que nous soyons jeunes, et que nous soyons le futur de la société. Il y a également d’autres opinions, pour lesquelles les jeunes ne servent à rien, sont des fainéants, et cela m’attriste, car le travail que nous effectuons est crucial pour l’avenir.

Previous articleLa Faculté Vétérinaire CEU UCH, pionnière dans le métavers
Next articleJuan Manuel Corpa, invité en tant qu’expert par la Davis-Thompson Foundation