Le groupe de recherche Drugs Delivery Systems du CEU UCH, dirigé par Alicia López Castellano, a développé et évalué, dans la thèse du chercheur Adrián Alambiaga, plusieurs formulations d’administration oculaire topique afin que cette hormone freine le stress oxydant de la rétine, et par là-même, le processus dégénératif de la maladie

Les résultats de la thèse doctorale d’Adrián Alambiaga, défendue au CEU UCH, ont été publiés dans des revues scientifiques de renom.

La rétinite pigmentaire est une maladie dégénérative qui affecte les cellules photoréceptrices de la rétine, les cones et les bâtons. D’origine génétique, cette maladie affecte tout d’abord la vision nocturne, puis la vision périphérique, et enfin la vision centrale, jusqu’à provoquer une cécité, par la mort progressive des photorécepteurs. Les études récentes sur le rôle des hormones en tant que suppresseurs de la mort cellulaire face au stress oxydant et, concrètement, de la progestérone, ont conduit le groupe de recherche Drugs Delivery Systems (DDS) de l’Université CEU Cardenal Herrera à développer et tester, avec succès, diverses formules d’administration oculaire topique de cette hormone afin de freiner le processus dégénératif causé par la rétinite pigmentaire.

Les études effectuées par cette équipe font partie de la thèse doctorale d’Adrián Alambiaga, défendue cette année en avril au CEU UCH, sous la direction des docteures Alicia López Castellano et Aracely Calatayud. Leurs résultats, publiés dans diverses revues scientifiques, montrent que la progestérone peut être introduite dans diverses formulations oculaires, comme les gouttes, micelles et inserts, en quantité sufissante pour arriver de la surface oculaire jusqu’à la neurorétine, sans présenter de toxicité ou irritation. Comme le souligne le docteur Adrián Alambiaga, auteur de la thèse, « la diffusion de la progestérone est plus importante lorsque l’administration est effectuée à l’aide d’inserts oculaires dans des solutions aqueuses. Bien que celles-ci aient montré une certaine perméabilité à travers la sclérotique et la cornée, l’insert est la meilleure formulation oculaire parmi celles testées, car elle libère en continu de la progestérone et fournit des quantités supérieures dans la neurorétine ».

Adrián Alambiaga, junto a sus directoras de tesis
Adrián Alambiaga avec ses deux directrices de thèse, les docteures Alicia López Castellano et Aracely Calatayud.

Voie topique oculaire, la meilleure alternative

Étant donné que la progestérone est pratiquement insoluble dans l’eau et qu’elle se dissout lentement et incomplètement dans les fluides gastro-intestinaux, elle s’inactive rapidement lorsqu’elle est administrée par voie orale. Il est de plus nécessaire d’administrer de fortes concentrations de progestérone par voie orale afin qu’une petite quantitée arrive jusqu’à l’oeil. « Il est important pour cela d’étudier les possibilités d’administrer de la progestérone par voie topique et localement dans l’œil, afin de minimiser ainsi la concentration à administrer », souligne Alambiaga.

Lors de son travail pour sa thèse doctorale, sous la direction des docteures López Castellano et Calatayud, le chercheur Adrián Alambiaga a développé plusieurs formulations pharmaceutiques à la progestérone en vue de leur possible administration oculaire topique. Tant les formulations aqueuses, pour augmenter la permanence et la diffusion des molécules sur la surface oculaire, que les inserts oculaires, qui augmentent le temps de contact du médicament avec la surface oculaire, en accroissent la biodisponibilité et permettent une libération contrôlée, un dosage précis et une fréquence d’administration plus basse.

Chercheurs du Grupo Drugs Delivery Systems (DDS) de l’Université CEU Cardenal Herrera (CEU UCH) ; au centre, Adrián Alambiaga et Alicia López Castellano.

Nouvelle stratégie thérapeutique

La  chercheuse principale du groupe, Alicia López Castellano, professeure de Technologie au CEU UCH, souligne que, grâce à la thèse doctorale d’Adrián Alambiaga, « nous avons démontré pour la première fois la viabilité de l’administration oculaire topique de la progestérone, ce qui ouvre la voie à une nouvelle stratégie thérapeutique pour les patients atteints de rétinite pigmentaire et, par extension, pour d’autres maladies oculaires dans lesquelles le stress oxydant est un facteur de risque, telles que le glaucome, la dégénération maculaire associées à l’âge, l’œdème maculaire secondaire à l’occlusion veineuse de la rétine, la rétinite par cytomégalovirus, l’uvéite postérieure et la rétinopathie diabétique ».

Une partie des résultats inclus dans la thèse doctorale d’Adrián Alambiaga ont été publiés dans divers articles scientifiques dans des revues telles que PharmaceuticsJournal of Pharmaceuticals and Biomedical Analysis et International Journal of Pharmaceutics.

Pour plus d’informations :

Micelles of Progesterone for Topical Eye Administration: Interspecies and Intertissues Differences in Ex Vivo Ocular Permeability.

Alambiaga-Caravaca AM, Calatayud-Pascual MA, Rodilla V, Concheiro A, López-Castellano A, Alvarez-Lorenzo C. Pharmaceutics. 2020 Jul 26;12(8):702. doi: 10.3390/pharmaceutics12080702.

HPLC-UV analytical validation of a method for quantification of progesterone in ex vivo trans-corneal and trans-scleral diffusion studies.

Alambiaga-Caravaca AM, Domenech-Monsell IM, Sebastián-Morelló M, Miranda M, Balaguer-Fernández C, Calatayud-Pascual A, Rodilla V, López-Castellano A. J Pharm Biomed Anal. 2021 Jan 30;193:113749. doi: 10.1016/j.jpba.2020.113749. Epub 2020 Nov 6.

Development, characterization, and ex vivo evaluation of an insert for the ocular administration of progesterone.

Alambiaga-Caravaca AM, Domenech-Monsell IM, Sebastián-Morelló M, Calatayud-Pascual MA, Merino V, Rodilla V, López-Castellano A. Int J Pharm. 2021 Sep 5;606:120921. doi: 10.1016/j.ijpharm.2021.120921. Epub 2021 Jul 23.

Topical ocular administration of progesterone decreases photoreceptor cell death in retinal degeneration slow (rds) mice.

Alambiaga-Caravaca AM, Cantó A, Rodilla V, Miranda M, López-Castellano A. Pharmaceuticals. 2022 15 (3), 328; https://doi.org/10.3390/ph15030328.

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